Le reportage de Julie Marceau
À un mois de la fermeture définitive de l'usine Electrolux de L'Assomption, dans la région de Lanaudière, les services sociaux enregistrent une hausse des demandes de soutien psychologique des travailleurs.
Les 1300 employés de l'usine savent depuis quatre ans qu'ils perdront leur emploi cette année. La date fatidique, fixée au 18 juillet prochain, arrive à grands pas et le deuil s'annonce difficile pour plusieurs employés.
« Présentement, l'onde de choc, elle n'est pas encore arrivée », explique le maire de L'Assomption, Jean-Claude Gingras. « Ce n'est pas rose, ce n'est pas gai, mais le premier lundi, le 21 juillet, quand on va passer devant l'usine puis qu'il n'y aura plus une voiture le matin, c'est l'onde de choc qui va commencer. »
« On a hâte que ça finisse », avoue quant à lui Jocelyn Cormier, 52 ans, donc 31 années passées à l'usine. « Il y a trois suicides jusqu'à présent. J'ai eu des pensées après mon divorce et tout ça. Mais je n'ai pas passé à l'acte. Mais je me suis retrouvé en grosse dépression majeure. Je n'ai pas honte de le dire. »
Cibler les hommes
« Présentement, le Centre de prévention du suicide nous dit qu'il reçoit une hausse d'appels qui n'étaient pas là, il n'y a même pas un mois », explique Caroline Côté, chef des services psychosociaux au CSSS du Sud de Lanaudière. « En même temps, s'ils nous appellent, c'est parce qu'ils ont les ressources entre les mains. Donc, c'est encourageant. »
Pas facile toutefois de faire parler des travailleurs en détresse, surtout lorsqu'il s'agit majoritairement d'hommes comme c'est le cas pour les employés de l'usine Electrolux.
« On a travaillé fort à mettre en place des outils pour les informer », raconte Ghislaine Gauthier, directrice des services en santé mentale du CSSS. « On a même mis une travailleuse sociale dans l'usine pour justement les approcher et démystifier le besoin d'aide comme tel. »
La ville tente toujours d'attirer de nouveaux employeurs dans la ville de 21 000 habitants. Un comité spécial est à l'oeuvre, mais les résultats se font attendre et l'administration municipale crie à l'aide.
« Le gouvernement provincial là, il est sur la voie d'accotement », explique le maire Jean-Claude Gingras. « Il devrait rentrer avec nous autres sur l'autoroute. » Il souhaite que le nouveau gouvernement accepte, comme son prédécesseur, les plans d'affaires de la ville.
Pour ce qui est des activités d'Electrolux, elles seront transférées dans une usine de Memphis, aux États-Unis.
Avec les informations de Dominic Brassard et Julie Marceau
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