Affrontements meurtriers entre pro et anti-Morsi en Égypte

Written By Unknown on Sabtu, 06 Juli 2013 | 16.20

Le reportage de Marie-Ève Bédard

De violents affrontements ont éclaté vendredi entre partisans et opposants de Mohamed Morsi, en Égypte. Au moins 25 personnes sont mortes au cours de cette journée marquée par la mobilisation massive des partisans du président déchu, notamment au Caire et à Alexandrie.

Dans la capitale, un groupe de partisans pro-Morsi s'est rassemblé en début de soirée devant le siège de la télévision publique sur les rives du Nil, à environ un kilomètre de la place Tahrir où se dressent les campements de leurs opposants. La rencontre entre les deux groupes sur le pont du 6 Octobre a rapidement tourné à la bagarre, faisant quatre victimes.

Des tirs ont retenti et les deux camps se sont lancé des pierres. Des véhicules ont été incendiés. L'armée a été déployée seulement quelques heures plus tard pour disperser la foule à l'aide de gaz lacrymogène.

À Alexandrie, la deuxième ville du pays, 12 personnes ont péri et 460 ont été blessées dans la nuit de vendredi à samedi lors de heurts entre les deux clans politiques, selon l'agence officielle Mena.

Plus tôt au Caire, les manifestants pro-Morsi ont fait face aux forces de l'ordre, aux abords du bâtiment de la Garde républicaine, l'unité militaire où est détenu le président déchu. Des tirs dont on ignore l'origine ont tué trois manifestants. Des gens fuyant les lieux ont affirmé que l'armée avait ouvert le feu, ce que l'institution militaire a démenti. L'armée, qui avait garanti le droit de manifester, jeudi, dit n'avoir eu recours qu'à des balles à blanc et des grenades lacrymogènes.

Les partisans de Mohamed Morsi ont ainsi répondu par centaines de milliers à l'appel à manifester du « Front national de défense de la légitimité », regroupement des principales forces islamistes du pays. Malgré les heurts meurtriers, le Parti de la liberté et de la justice, vitrine politique des Frères musulmans, invite à maintenir la mobilisation samedi.

État d'urgence dans le Sinaï

Dans la péninsule du Sinaï et à Suez, l'état d'urgence a été déclaré et les autorités ont imposé un couvre-feu dans les villes de Sheikh Zuweid et de Rafah.

Cinq policiers ont été tués lors de l'attaque d'un poste de contrôle à El-Arish. L'aéroport de cette ville située non loin de la frontière avec la bande de Gaza et Israël a également essuyé des coups de feu, tandis que des grenades étaient lancées dans la direction de barrages militaires établis devant le site. Dans la nuit, des islamistes y ont attaqué le gouvernorat du Nord-Sinaï où ils ont hissé leur drapeau. 

Un soldat est par ailleurs mort lors d'attaques de militants islamistes qui ont tiré au lance-roquette et à la mitrailleuse sur des postes de police et de militaires.

Le Sinaï, peuplé majoritairement de Bédouins, est en proie à l'insécurité depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011. La région a connu de nombreuses attaques similaires ces derniers mois.

Les Frères musulmans affaiblis

Le numéro deux des Frères musulmans, Khaïrat al Chater, a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi dans son appartement du Caire. Homme d'affaire et figure parmi les plus connues de la confrérie islamiste, il en est considéré comme le principal artisan de la stratégie politique.

Le chef du Parti de la justice et de la liberté des Frères musulmans, Saad al-Katatni, et l'adjoint du Guide suprême de la confrérie, Rached Bayoumi, ont de leur côté été libérés. Ils avaient été arrêtés jeudi et font l'objet d'une enquête pour incitation à la violence contre des manifestants.

Le guide suprême des Frères musulmans Mohamed Badie, que l'on croyait aussi détenu, a surpris une foule de sympathisants rassemblés vendredi près d'une mosquée en banlieue du Caire. Il a incité les manifestants à poursuivre leurs actions jusqu'à ce que les Frères musulmans puissent porter Mohamed Morsi « sur [leurs] épaules ».

Le guide suprême se dit prêt à un accord avec l'armée à condition que le président déchu soit rétabli dans ses fonctions. Il rejette le coup d'État qui a renversé le président Morsi. « Nous n'accepterons jamais ce coup contre la légitimité », a-t-il affirmé.

« Nos poitrines sont plus fortes que leurs balles. » — Mohamed Badie, guide suprême des Frères musulmans

Dissolution de la chambre haute

Le président égyptien par intérim, Adli Mansour, a signé vendredi le décret de dissolution du Conseil de la Choura, la chambre haute du Parlement, a rapporté la télévision publique.

L'autre instance parlementaire, la chambre basse ou Assemblée du peuple, avait été dissoute peu avant l'arrivée à la présidence de l'islamiste Mohamed Morsi il y a un an.

La télévision rapporte également la nomination de Mohamed Ahmed Farid à la tête des services de renseignement en remplacement de Mohamed Raafat Chehata, qui avait été choisi par Morsi.

L'Égypte suspendue de l'Union africaine

Le porte-parole de l'Union africaine, Admore Kambudzi, a annoncé la suspension de l'Égypte au sein de l'organisation « jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel. »

Pour ceux qui ont manifesté afin d'évincer Mohamed Morsi du gouvernement, il n'est pas question de parler de coup d'État. « Un coup d'État? Non. Ça a été notre nouvelle révolution », affirme Ahmed Eïd, étudiant en commerce de 19 ans à l'Université du Caire.

D'un point de vue étranger, le mot « coup d'État » semble correspondre à la situation, puisque l'armée a démis un président élu démocratiquement. Ses opposants font cependant des contorsions pour éviter cette expression, dont l'utilisation pourrait inciter les États-Unis à suspendre leur aide financière à l'Égypte.

Par ailleurs, des ONG égyptiennes dénoncent la fermeture de certains médias islamistes depuis la chute de Morsi. 

Élu en juin 2012 et chassé du pouvoir par l'armée mercredi dernier à la suite de manifestations monstres, l'ex-président Morsi était accusé de dérive autoritaire et de n'avoir pas su régler les problèmes sociaux et économiques du pays. Les partisans de l'ex-président et des Frères musulmans considèrent quant à eux qu'ils ne devraient être tenus responsables des problèmes qui existaient déjà avant leur arrivée au pouvoir.

Mohamed Morsi était le premier président démocratiquement élu d'Égypte.


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