Le Russe et champion Sergey Kovalev a conservé ses ceintures IBF, WBA et WBO des mi-lourds, samedi soir au Centre Bell en l'emportant face à Jean Pascal par arrêt de l'arbitre au 8e round.
Du coup, les espoirs d'assister à un duel tout québécois entre Pascal et Adonis Stevenson s'estompent, cédant le pas à un retour de Kovalev à Québec en septembre pour l'unification des ceintures de la catégorie.
Au cours des deux premiers rounds, Kovalev a eu vite fait de faire savoir à Pascal que ses coups faisaient mal. Mis à part de brèves étincelles du Lavallois, le Russe avait réussi à faire passer son message.
Après ce qui a constitué l'unique coup de semonce de Pascal au milieu du 3e round, Kovalev a déployé l'artillerie lourde. Seuls les câbles ont empêché le favori de la foule de tomber. Après un compte de huit, Pascal a été sauvé par la cloche.
Contre toute attente alors que la foule croyait la fin proche, Pascal y est allé de ses meilleures attaques au quatrième. Il a solidement atteint Kovalev, tout en recouvrant un peu ses esprits.
Au cinquième, Pascal a paru retrouver ses moyens et sa confiance. Pour la première fois du combat on l'a vu dans le rôle de l'agresseur. La foule s'est levée d'un bloc pour l'acclamer au son de la cloche.
On savait au sixième round que l'on assistait à une guerre de tranchées. Après une première moitié d'engagement où Pascal avait l'avantage, Kovalev a martelé son rival au point de le sonner et de le ralentir sévèrement.
L'œil droit tuméfié depuis au moins trois rounds, Pascal ne semblait plus voir venir les coups de Kovalev au 7e. Le champion en a profité pour marquer beaucoup de points et pour la deuxième fois de la soirée, Pascal a été sauvé par la cloche.
Le 8e fut une indescriptible foire. Assailli dès le départ par Kovalev, Pascal était sur le point de tomber quand Kovalev a glissé. Les deux se sont retrouvés au sol. De retour dans les coins neutres, l'arbitre a permis au combat de se poursuivre.
Pascal n'avait plus ses moyens et l'officiel a arrêté le combat après 1:03. Le rêve de redevenir champion venait de prendre fin.
Pascal réclame une revanche
À chaud au milieu du ring, Pascal a d'abord dit qu'il avait tout donné. « Je pense que je lui ai donné sa meilleure opposition. Je ne comprends pas pourquoi l'arbitre a arrêté le combat. Une chose est sûre, je pense que je mérite un combat revanche. »
Chaudement applaudi pour son courage, il ne fait pas de doute que Pascal s'est gagné un bataillon de nouveaux admirateurs à la suite de sa démonstration. Nombreux sont ceux qui comme Pascal auraient aimé voir le combat se poursuivre. Mais l'arbitre a bien fait son travail en protégeant la santé de Pascal qui n'était plus en mesure de se défendre.
Dans la salle de presse, Pascal a répété à qui voulait l'entendre (et le croire), qu'il n'était pas ébranlé quand l'arbitre s'est interposé. " J'agis comme ça souvent dans mes combats. Je me laisse parfois frappé pour surprendre mes adversaires avec des contres. Je m'apprêtais à riposter quand il a mis fin au combat. "
Les membres de l'équipe Pascal, l'entraîneur Marc Ramsay, Russ Anber et Roy Jones Jr ont tous souligné le courage de leur boxeur, allant jusqu'à dire que jamais aucun boxeur n'avait livré une telle performance à Montréal,
Heureux d'avoir triomphé, Kovalev (27-0-1, 24 K,-O,) a reconnu du bout des lèvres que Pascal (25-3-1, 16 K.-O.) l'avait touché solidement une fois ou deux mais qu'il n'avait jamais été en danger. Par contre, il a été incapable de dire s'il s'était trouvé en davantage en danger à la fin du 3e ou au début du 8e round.
Kovalev s'est montré plus frondeur une fois dans la salle de presse. « Jean Pascal a fait la preuve ce soir qu'il n'a pas pas de coeur et qu'il parle beaucoup [trash talker] », a d'abord ajouté Kovalev.
Interrogé à savoir s'il avait été surpris de voir Pascal revenir en force au 4e round alors qu'il était dans les câbles à la fin du 3e, Kovalev a dit qu'il n'avait pas cherché à en finir à tout prix et qu'en se montrant patient, il savait que Pascal allait finir par tomber.
Et pour la suite des choses, Kovalev souhaite toujours unifier les ceintures des mi-lourds et affronter Stevenson. Mais aupravant, il ira d'abord défendre son titre IBF face à l'aspirant obligatoire, qui est nul autre que le Français Nadjib Maohammedi, que l'on a vu triompher dans un combat préliminaire plus tôt en soirée.
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