Les enseignants britanno-colombiens ont ratifié à 86 % l'entente de principe conclue par leur syndicat et Victoria, mettant fin au congé forcé des quelque 500 000 élèves de la province.
Les élèves reprendront le chemin de l'école la semaine prochaine. Ceux du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSF) peuvent s'attendre à une journée de rentrée scolaire « traditionnelle » lundi, selon ce qu'a rapporté la présidente du Syndicat des enseignants francophones de la Colombie-Britannique, Sylvie Leichtele, de son entretien avec le directeur général du CSF, Bertrand Dupain.
La situation sera semblable dans la plupart des autres écoles de la province. Certaines commissions scolaires, dont celles de North Vancouver, Surrey et Delta, ont également annoncé que les cours reprendront mardi, après une journée d'orientation lundi.
En tout, le conflit de travail aura fait perdre cinq semaines de classes, deux à la fin juin et trois depuis le début septembre.
« Nous savons tous que cette entente n'est pas parfaite », a résumé le président de la Fédération des enseignants de la province (BCTF) après avoir annoncé le résultat du vote. Jim Iker a toutefois qualifié l'appui à l'entente de principe de « solide », soulignant que plus de 31 000 des 41 000 enseignants de la province avaient voté.
L'entente avait été conclue à la suite d'une session de négociation marathon entre les deux parties le week-end dernier avec l'aide du médiateur d'expérience Vince Ready.
Elle comprend une augmentation salariale de 7,25% sur 6 ans et la création d'un fonds de 400 millions de dollars pour l'embauche de nouveaux spécialistes et d'enseignants.
Le comité exécutif de la BCTF avait recommandé aux enseignants de ratifier l'entente.
La BCTF était particulièrement fière du retrait de l'article E80, une mesure clef proposée par le gouvernement qui touchait le nombre d'élèves par classe et leur composition et qui tentait de réduire la portée d'une décision de la Cour suprême rétablissant les articles de la convention collective des enseignants sur ces questions négociées en 2002.
Le droit des enseignants de négocier les questions touchant le nombre d'élèves par classe et leur composition est toutefois toujours contesté par le gouvernement devant les tribunaux.
- 105 millions de dollars pour « les griefs rétroactifs » découlant de la suspension illégale par le gouvernement d'articles de la convention collective de 2002
- augmentation du temps de préparation pour les enseignants de l'élémentaire à 100 minutes par semaine, qui atteindrait 110 minutes dans la dernière année de l'entente
Appui majoritaire, mais tiède ?
Les enseignants se sont d'abord réjouis de la conclusion d'une entente à la suite de près de quatre mois de conflit de travail, mais après en avoir revu le contenu, certains avaient été déçus et affirmaient qu'elle n'était pas à la hauteur de leurs attentes.
La présidente du Syndicat des enseignants francophones de la Colombie-Britannique, un des syndicats membres de la BCTF, avait prévu un vote plutôt tiède en faveur de l'entente. « Au moins nous avons prévenu l'opinion publique de l'agenda caché de ce gouvernement », se consolait Sylvie Liechtele. « Ils veulent privatiser l'éducation publique et ça, c'est un drame et la bataille n'est pas finie. »
Écoutez l'entrevue avec Sylvie Leichtele au Téléjournal Colombie-Britannique, quelques heures avant l'issue du vote.
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