«Je n’ai jamais été en affaires avec le crime organisé» - Tony Accurso

Written By Unknown on Selasa, 09 September 2014 | 16.20

Alain Gravel analyse le témoignage de Tony Accurso

Tony Accurso affirme n'avoir jamais été en affaires avec la mafia italienne ni été contraint de payer un pizzo au crime organisé, mais reconnaît avoir rencontré à plusieurs reprises Vito Rizzuto, qui souhaitait l'impliquer dans le projet de condos de luxe au 1000 de la Commune à Montréal.

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Tony Accurso a reconnu que le défunt parrain Vito Rizzuto, un client régulier à son restaurant L'Onyx,  l'avait approché à plusieurs reprises, par l'entremise de Filippo Ranieri, pour l'impliquer dans ce projet de condos de luxe, qui sera finalement pris en charge par Tony Magi, mais qu'il a chaque fois décliné son offre. 

Tony Accurso admet avoir, en lien avec ce projet, rencontré une première fois le parrain en février 2002, comme en fait foi une filature réalisée dans le cadre de l'opération Colisée de la GRC.

Il affirme incidemment qu'il ne faut pas attribuer d'importance au fait qu'il ait, à cette occasion, fait une accolade au parrain. Il décrit ce geste comme une tradition italienne qu'il pratique avec tous, amis, chefs syndicaux et bons clients : « Je suis comme ça ».

Une seconde rencontre avec Vito Rizzuto aurait aussi eu lieu à cette époque, a-t-il admis. La commission Charbonneau avait de son côté déjà fait état d'une rencontre en lien avec ce projet, fin 2003.

« Je n'ai jamais voulu travailler pour M. Rizzuto ou n'importe quel projet que lui voulait faire, directement ou indirectement. Et on ne l'a pas fait, le projet. » — Tony Accurso

Tony Accurso soutient avoir dans les faits toujours refusé d'exécuter des contrats pour Vito Rizzuto ou son fils Nick Rizzuto junior.

« Il y avait toujours une façon que nous, on donnait, moi ou mes employés, très diplomates, pour dire que ce contrat, nous, on ne veut pas l'exécuter », a-t-il fait valoir.

C'est donc dans cet état d'esprit qu'il accepte, par diplomatie encore, de rencontrer une nouvelle fois Vito Rizzuto, en novembre 2012, à la demande de M. Ranieri - soit quelques semaines après la sortie de prison du parrain - et refuse à nouveau de s'impliquer dans le 1000 de la Commune.

« Magi n'est plus là et il veut me reparler pour voir si ça m'intéresse », a expliqué l'entrepreneur, qui dit s'être là, encore une fois, défilé avec douceur, sans « claquer la porte ».

« Je n'ai jamais été en affaires avec le crime organisé ou la mafia, je n'ai jamais fait aucune business avec eux autres. Je voulais juste pas exécuter des contrats pour lui ou n'importe qui de son entourage, ou de ses amis, et on n'en a pas fait. » — Tony Accurso

Accurso contredit Zambito

Tony Accurso a aussi reconnu avoir parlé avec le parrain d'un contrat du ministère des Transports du Québec pour le rond-point L'Acadie en 2003-2004, mentionné devant la commission par l'entrepreneur Lino Zambito.

Il nie cependant que le contrat lui ait été attribué au terme d'une rencontre à trois lors de laquelle Vito Rizzuto aurait agi comme médiateur, comme l'a avancé M. Zambito.

« Je me souviens que M. Rizzuto m'en a parlé, mais je ne me souviens pas que M. Zambito était présent à cette discussion-là. » — Tony Accurso

Il affirme que Vito Rizzuto l'a approché vers cette époque à son restaurant pour lui dire que « Lino Zambito était intéressé d'avoir la job », mais soutient avoir simplement répondu « qu'il soumissionne » comme lui, et que le tout n'a pas eu de suite.

« J'ai compris que c'était un ami de Lino Zambito. » — Tony Accurso

Échanges téléphoniques soutenus entre Accurso et Ranieri

La commission Charbonneau a souligné que MM. Accurso et Ranieri se sont parlé 458 fois entre le 24 janvier 2007 et le 1er juillet 2014, mais l'entrepreneur a banalisé leurs échanges.

Il a cependant dû reconnaître que l'homme était de fait une bonne connaissance » avec qui il allait parfois prendre un verre à l'hippoclub de Laval - dont M. Accurso était propriétaire - et qu'il était « ami avec la famille Rizzuto », et plus particulièrement avec le patriarche du clan, Nick père.

Il a aussi admis avoir été « au courant » que M. Ranieri avait été recherché par la justice italienne en 2005, relativement une histoire de blanchiment d'argent concernant la construction du pont de Messine, mais qu'ils n'en avaient jamais parlé.

Il dit aussi ne pas savoir pourquoi, dans une conversation entre lui et Nick Rizzuto fils captée par Colisée le 17 octobre 2005, il se dit surpris que « M. Ranieri ne lui a pas fait un message ». Une seconde conversation, enregistrée le lendemain, a aussi été entendue.

Ces conversations, dont l'objet précis n'a pas été divulgué, se déroulent sur un ton cordial, M. Accurso appelant Nick Rizzuto fils « my friend » (mon ami). Dans la seconde conversation, Tony Accurso lui donne rendez-vous au « même endroit que la veille ».

L'entrepreneur a expliqué qu'il avait rencontré Nick Rizzuto fils le 17 octobre 2005 dans un appartement du Peel Plaza, au centre-ville de Montréal, par l'entremise de Filippo Ranieri. C'est pour cela, dit-il, qu'il a donné rendez-vous au fils du parrain au même endroit le lendemain.

Le parrain, client régulier du restaurant d'Accurso

Tony Accurso a admis qu'il savait, d'après les journaux, que Vito Rizzuto était « supposé être le parrain à Montréal », mais a précisé qu'il était un « client régulier » de son restaurant, « extrêmement respectueux, courtois avec le personnel », qu'il payait « ses propres factures » et qu'il n'avait donc aucune « raison pour le mettre dehors ».

L'entrepreneur reconnaît avoir aussi eu comme client le fils Rizzuto, Nick Rizzuto junior, mais jamais le patriarche du clan Nick Rizzuto.

L'entrepreneur se défend d'avoir jamais dû payer un pizzo à la mafia pour soumissionner sur des contrats à Montréal et affirme qu'il n'a jamais donné de l'argent à « M. Rizzuto ou à un membre de son entourage. »

« Je nai jamais payé pour aucune raison à M. Rizzuto ou un membre de son entourage pour quelqu'un qu'il connaît, jamais! » — Tony Accurso

Il dément enfin avoir jamais fait de la collusion en lien avec des contrats à Montréal. « Je n'ai pas participé dans rien de ça », a-t-il insisté, ajoutant que personne dans ses entreprises ne lui a jamais fait part que de telles pratiques avaient cours en leur sein.

Chèque à Duchesneau : Accurso persiste et signe

En contre-interrogatoire, l'avocate du Parti québécois, Me Estelle Tremblay est revenu sur le chèque de 250 000 que M. Accurso dit avoir fait à Jacques Duchesneau la semaine dernière, après la défaite de son parti à l'élection municipale de 1998 à Montréal. Il a précisé que ce chèque avait été fait à Gesplani R.L.L. Inc., liée à Richard Yves Le Lay.

Il a dit croire que le chèque avait été fait à partir des comptes de Marton ou de Louisbourg, mais sans pouvoir préciser s'il l'avait signé lui-même.

« Je me souviens que j'ai donné l'ordre de faire le chèque. Est-ce que je l'ai signé ou quelqu'un d'autre [l'a fait], je ne le sais pas. » Il a assuré que Jacques Duchesneau était présent lorsque ce versement a été discuté. Lorsque Me Tremblay lui a demandé s'il avait prévenu les enquêteurs de la commission de cette histoire, il a répondu, avec un sourire en coin : « J'ai pas parlé aux enquêteurs. Je suis un témon hostile ».

Me Tremblay a aussi profité de son contre-interrogatoire pour soulever des doutes quant aux affirmations de Tony Accurso concernant une « commande politique » que Pauline Marois aurait donnée à Hydro-Québec pour qu'il ne puisse plus soumissionner sur les contrats de la société d'État.

L'avocate du PQ a souligné que la conversation dans laquelle M. Accurso apprend qu'il ne peut plus soumissionner a été captée par des policiers le 19 septembre 2012 à 16 h 44, soit 11 minutes après que le gouvernement Marois eut été assermenté. Jusque-là, a-t-elle souligné, le gouvernement Charest demeurait officiellement en fonction.

« Franchement, je pense qu'on s'enfarge dans les fleurs du tapis. Parce que quelque chose comme ça, s'il y avait une commande, ça aurait été donné avant », a commenté Tony Accurso, visiblement agacé. Il a admis que ses propos concernant l'ex-première ministre étaient une déduction, mais a assuré qu'il s'agissait d'une « bonne déduction ».

Par François Messier


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