Nouvelle stratégie des conservateurs de Stephen Harper : envoyer à leurs électeurs des dépliants qui prétendent que « l'agenda libéral, c'est de vendre du pot dans les dépanneurs ».
La fin de semaine dernière, les éditorialistes du New York Times appelaient le gouvernement américain à mettre fin à son interdiction de la marijuana et à laisser les États en réglementer la vente et l'usage. Deux États américains, le Colorado et Washington, ont déjà légalisé le cannabis.
Et le LA Times écrivait en début de semaine que la croissance rapide, dans l'opinion publique américaine, de l'appui à la légalisation de la marijuana se compare à la diminution de l'opposition au mariage gai.
Pendant ce temps, au Canada, pour une deuxième fois en deux mois, une organisation de circonscription conservatrice, cette fois dans Vaughan, en Ontario, distribue des dépliants qui accusent le chef libéral Justin Trudeau de vouloir que la marijuana soit vendue dans les dépanneurs, la rendant ainsi accessible aux jeunes Canadiens.
C'est le ministre des Anciens Combattants et ancien chef de police de Toronto, Julian Fantino, qui est député de Vaughan.
L'affirmation contenue dans le dépliant, qui avait aussi été distribué dans Scarborough-Agincourt pendant les élections complémentaires en juin, ne reflète pas la position de Justin Trudeau, ni celle de son parti.
Mais cela n'arrête pas les conservateurs, qui ont décidé de critiquer la position du chef libéral en faveur de la légalisation de la marijuana dans des campagnes radio, télé et écrites. Ils y voient la possibilité de souligner à quel point les libéraux manquent de jugement, et leur chef encore plus que les autres.
L'évolution de l'opinion publique
Ces tactiques ont eu quelques échos positifs dans des communautés d'immigration récente, en Colombie-Britannique entre autres, où les questions de lois et d'ordre sont importantes, et où la perception dominante est que les drogues illégales doivent demeurer illégales.
Dans l'opinion publique en général, cependant, on peut se demander si les Canadiens ne suivent pas la tendance qui se dégage aux États-Unis.
En 2013, une étude du Lethbridge College, en Alberta, montrait pour la première fois qu'une majorité de répondants appuyaient une décriminalisation du cannabis pour usage récréatif. L'appui a crû de 10 points en deux ans dans la province albertaine.
Et puis voici qu'un sondage Ipsos Reid réalisé pour le ministère de la Justice au début de 2014 et rendu public à la dernière date possible selon la loi, le 30 juillet, révèle que la marijuana (et la prostitution) n'est pas un enjeu qui se classe très haut dans les préoccupations des Canadiens.
Réalisé auprès de 3000 répondants, le sondage indique que la légalisation de la marijuana - et de la prostitution - arrive au 22e rang des enjeux qui préoccupent les gens, à 0,6 %. L'économie est numéro un à 28,4 %, puis suivent la santé à 9,5 % et l'environnement à 7,6 %.
Si on leur donne le choix d'une deuxième priorité, les mêmes préoccupations continuent d'occuper le haut de la liste, et celle de la marijuana/prostitution descend au 30e rang.
Le sondage révèle également que 37 % des répondants croient que la marijuana devrait être légale et 33 % estiment que la possession de petites quantités devrait être décriminalisée.
La bonne stratégie?
Les conservateurs choisissent-ils mal leur stratégie en continuant de s'en prendre à Justin Trudeau et à la légalisation du cannabis? Une des choses que le sondage Ipsos-Reid révèle, en montrant le peu d'importance que les Canadiens accordent à la question de la marijuana, c'est qu'elle ne sera pas déterminante aux prochaines élections.
En continuant d'être le parti qui s'oppose au cannabis, le PCC ne tombe-t-il pas dans le panneau du PLC, qui réussit à accentuer le contraste entre Justin Trudeau et Stephen Harper et à caser M. Trudeau dans le camp de la modernité, de la franchise et de l'ouverture d'esprit?
Bien sûr, les libéraux doivent aussi bien lire les sondages (c'est l'économie et l'emploi qui préoccupent les Canadiens), et ne pas se laisser dépeindre comme le parti d'un seul enjeu. Le retour des députés aux Communes en septembre sera révélateur.
Il y a aussi, à la fin août, le congrès annuel des chefs de police à Victoria. L'an dernier, ils demandaient d'avoir le pouvoir de donner un simple constat d'infraction lorsqu'une personne est arrêtée en possession d'une petite quantité de marijuana, histoire de désengorger le système.
Les conservateurs n'ont pas répondu. Les ministres Peter Mackay ou Stephen Blaney trouveront-ils le chemin de Victoria?
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