Rebondissement dans la guerre des nerfs qui oppose la Russie à l'Ukraine: le président Vladimir Poutine a ordonné à ses troupes qui effectuaient des manoeuvres militaires sur le territoire russe depuis mercredi de rentrer à leurs bases.
Mercredi, le président avait ordonné une inspection-surprise des troupes postées dans l'ouest du pays, notamment près des frontières avec l'Ukraine et la Crimée. L'état-major devait s'assurer de l'aptitude au combat d'environ 150 000 soldats.
Le ministre russe de la Défense avait déclaré que l'opération n'avait rien à voir avec les évènements en Ukraine. De telles inspections ont eu lieu déjà, depuis le retour au pouvoir de Vladimir Poutine en 2012.
Mardi, Dimitri Peskov a précisé que les manoeuvres avaient été un succès.
Depuis la fin de la semaine dernière, Moscou déploie des forces en Crimée, région de l'Ukraine à forte population russophone. Lundi, l'ambassadeur ukrainien aux Nations Unies avait affirmé que 16 000 militaires russes se trouvaient maintenant dans la région.
Des blindés, des navires de guerre et des avions de combat arrivent chaque jour sur le terrain depuis la prise de contrôle de la Crimée par Moscou, samedi dernier, en représailles à la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, allié de la Russie, et la prise de pouvoir d'un gouvernement intérimaire plus favorable à l'Occident.
Lundi, le représentant de la Russie aux Nations Unies a révélé que la président déchu Ianoukovitch avait demandé à l'armée russe d'intervenir pour « rétablir la légitimité, la paix, la loi et l'ordre, la stabilité et la protection du peuple d'Ukraine ».
M. Ianoukovitch prétend que des Ukrainiens sont persécutés en raison de leur langue ou de leurs opinions politiques.
Visite attendue
Sur le plan diplomatique, le secrétaire d'État américain, John Kerry, est attendu dans la capitale ukrainienne, Kiev, mardi matin.
Cette visite vise à démontrer le soutien de Washington envers le nouveau gouvernement ukrainien.
Mardi, les États-Unis ont annoncé avoir décidé du suspendre toute collaboration militaire avec la Russie. Une mesure qui pourrait n'être que la première de nombreuses sanctions, selon Washington.
« Le message que nous faisons passer aux Russes est que s'ils continuent sur leur trajectoire actuelle, nous examinerons un ensemble de mesures économiques et diplomatiques qui isoleront la Russie », avait prévenu lundi le président américain Barack Obama.
Pendant ce temps, l'Union européenne et l'Amérique du Nord tentent toujours de dégager une position commune sur la façon d'agir envers Moscou, même si toute intervention militaire semble exclue pour l'instant.
L'Union européenne, notamment, a lancé un ultimatum à la Russie, l'invitant à retirer ses troupes d'Ukraine d'ici jeudi, sous peine de se voir refuser certaines de ses demandes, dont un assouplissement pour les demandeurs de visa et la mise en oeuvre de négociations de coopération économique.
L'UE tiendra un sommet extraordinaire sur la question jeudi.
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