Boisclair met en demeure Duchesneau

Written By Unknown on Kamis, 26 September 2013 | 16.21

Le compte rendu de Martine Biron

Le délégué général du Québec à New York, André Boisclair, met en demeure le député de la Coalition avenir Québec Jacques Duchesneau de se rétracter pour des allégations concernant les liens entre l'ex-ministre et ex-chef du Parti québécois et l'entrepreneur Paul Sauvé.

Plus tôt dans la journée, M. Duchesneau a demandé à la première ministre Pauline Marois de rappeler M. Boisclair et de le suspendre de ses fonctions à New York en attendant « que la lumière soit faite » sur une lettre dans laquelle l'ex-ministre péquiste s'était engagé à accorder une subvention qui profitait à Paul Sauvé, quatre jours avant les élections de 2003. « La signature d'un ministre en poste, à quatre jours des élections, je pense que c'est tout simplement indécent », a-t-il lancé.

Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, M. Duchesneau est allé encore plus loin en rappelant que M. Boisclair avait admis en septembre 2005, dans la dernière ligne droite de la course à la direction qui le verrait prendre les rênes du Parti québécois, qu'il avait consommé de la cocaïne.

M. Duchesneau a aussi rappelé des liens déjà évoqués entre Paul Sauvé et les Hells Angels.

« En 2005, M. Boisclair lui-même avouait qu'alors qu'il était ministre, il avait consommé de la cocaïne. Alors la question qu'on se pose, M. Sauvé étant associé aux Hells Angels, et qu'on ait une subvention de 2,5 millions de dollars de donnée, est-ce que c'est venu influencer sa décision? Je ne le sais pas. » — Le député Jacques Duchesneau

« Donc ça, et d'autres questions aussi, vont être posées en temps opportun » à André Boisclair, a-t-il ajouté.

Jacques Duchesneau soutient que M. Boisclair n'a plus la « légitimité pour occuper ce poste » de délégué général et doit s'expliquer sur cette « subvention douteuse ». Il demande de plus une enquête indépendante.

Dans un communiqué publié en fin de journée, André Boisclair somme M. Duchesneau « de s'excuser, de se rétracter, d'admettre le préjudice immédiat » qui lui est causé, faute de quoi il menace de poursuivre le député de Saint-Jérôme et la CAQ. « Ses récentes déclarations et l'association vicieuse qu'il effectue à mon égard sont hautement diffamatoires et préjudiciables à ma réputation. De plus, elles ont été faites avec l'intention évidente de me nuire », affirme M. Boisclair.

Le leader parlementaire du gouvernement, le ministre Stéphane Bédard, a réclamé du député caquiste qu'il fasse « la démonstration de ses propos [...] dans les prochaines heures ». Le ministre Jean-François Lisée a ajouté que les propos « complètement farfelus » de M. Duchesneau minaient sa crédibilité. M. Lisée a accusé l'ancien patron de l'Unité anticollusion de faire du « maccarthysme ».

Boisclair admet connaître Sauvé

Toujours dans son communiqué, André Boisclair admet connaître Paul Sauvé « depuis des années ». « Il a participé à des activités de financement. À cet égard, à ma connaissance, le cadre juridique en vigueur a été scrupuleusement respecté », affirme M. Boisclair, qui qualifie les allégations de Jacques Duchesneau d'« hautement diffamatoires ».

Le 10 avril 2003, l'Église unie du Canada a reçu une lettre d'intention de 2,5 millions de dollars du ministre des Affaires municipales d'alors, André Boisclair, pour la réfection de l'église St. James, au centre-ville de Montréal, un projet piloté par son ami Paul Sauvé.

Le gouvernement péquiste sera défait quatre jours plus tard, mais la subvention promise sera finalement attribuée à l'Église unie du Canada par le gouvernement libéral de Jean Charest.

L'ex-ministre Boisclair soutient que le financement accordé « n'est en rien illégal ou illégitime ». Il insiste sur le fait qu'il était conditionnel à « l'obtention, par l'Assemblée nationale, des crédits nécessaires ». « Cette aide offerte s'inscrivait dans la continuité d'une première phase de mise en valeur de l'église, amorcée en 2001, dans le cadre du programme d'infrastructure Québec-Municipalités », précise M. Boisclair.

Extrait de la lettre du 10 avril d'André Boisclair au révérend Arlen Bonnard: « J'ai le plaisir de vous informer que le projet de mise en valeur de l'église St. James est admissible à une aide financière de 2 596 645 $ [...] sous réserve de l'obtention par l'Assemblée nationale des crédits nécessaires. Un protocole d'entente établissant les travaux et les coûts admissibles à l'aide financière ainsi que les modalités de versement de cette dernière vous sera transmise prochainement. En ce qui a trait à l'annonce publique de ce projet, elle sera faite ultérieurement par le gouvernement du Québec en concertation avec l'organisme.

Lors de la période des questions à l'Assemblée nationale, le ministre Lisée a expliqué qu'il avait parlé avec André Boisclair et qu'il était à la disposition de la commission Charbonneau et des enquêteurs, s'ils veulent l'interroger.

Il a par ailleurs répliqué à Jacques Duchesneau qu'il n'était pas question de mettre sur pied une enquête indépendante, rappelant que tant la commission que l'Unité permanente anticorruption (UPAC) et son bras policier, l'escouade Marteau, font déjà ce type de travail.

M. Boisclair a aussi affirmé à M. Lisée que tout ce qu'il avait fait en lien avec le projet St. James était tout à fait légal.

Sauvé a mis en cause l'ex-ministre Fournier

Lors de son témoignage devant la commission Charbonneau la semaine dernière, l'entrepreneur Paul Sauvé a affirmé qu'il avait été contraint de s'impliquer dans des activités de financement du PLQ après l'élection de 2003, notamment au profit du ministre des Affaires municipales Jean-Marc Fournier, afin de s'assurer que des subventions promises par l'ancien gouvernement péquiste pour le projet de réfection de St. James soient bel et bien versées.

Paul Sauvé avait expliqué que, par crainte de ne pas les obtenir du nouveau gouvernement, il avait eu recours à la firme BCP, recommandée par son avocat et ami Marc-André Blanchard, lui-même président, à l'époque, du PLQ.

BCP, a soutenu Paul Sauvé, lui aurait alors recommandé notamment d'« être plus actif au sein des cocktails de financement » et lui aurait demandé de « prêter main-forte à lever des fonds pour un cocktail de financement pour Jean-Marc Fournier ».

M. Fournier a soutenu jeudi dernier que l'attribution de la subvention du ministère des Affaires municipales par son gouvernement à l'époque n'avait rien à voir avec la participation de M. Sauvé à un cocktail. Il a expliqué que le dossier avait été analysé et autorisé par les fonctionnaires de son ministère.

BCP a aussi nié avoir joué un rôle de lobbyiste auprès du PLQ à la demande de M. Sauvé. M. Fournier soutient que le cocktail de financement avait été organisé par l'association libérale locale.

Une information déjà en bonne partie connue...

Dans son livre L'industrie de la corruption, paru en 2011, Paul Sauvé avait déjà parlé des lettres d'appuis émises peu avant les élections d'avril 2003 par le ministre des Affaires municipales André Boisclair, mais aussi par la ministre de la Culture Diane Lemieux  : « Et donc, lorsqu'André Boisclair a eu signé ses lettres d'appui, que Diane Lemieux a eu signé les siennes, quand finalement nous avons été sur le point d'obtenir notre financement, le gouvernement péquiste est tombé », peut-on lire dans le livre.

La lettre d'intention du 10 avril, présentée jeudi dernier en contre-interrogatoire à la commission Charbonneau par l'avocat du PLQ, Me Michel Décary, vient essentiellement préciser que la promesse de subvention émanant des Affaires municipales datait de quatre jours avant le scrutin qui a entraîné la chute du PQ.


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