Gérald Tremblay démissionne

Written By Unknown on Selasa, 06 November 2012 | 16.20

Éclaboussé par de multiples allégations visant son administration, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, quitte son poste, un an avant la fin de son mandat. S'il démissionne, ce n'est pourtant pas parce qu'il n'aime pas sa ville ou parce qu'il a quelque chose à se reprocher, a-t-il clamé.

« Après 25 ans au service de la collectivité, je quitte la vie publique », a déclaré lundi soir, dans les toutes premières secondes d'une l'allocution lue devant les médias, celui qui avait commencé sa carrière politique au provincial.

Son retour, après quelques jours de congé, aura donc été de courte durée. Clamant à nouveau son innocence, il a cependant ajouté qu'« en politique, ce qui semble compter le plus, c'est la perception et non la vérité ». « Je ne vous ai jamais trahis », a-t-il assuré.

« J'ai fait confiance à mes élus et à la fonction publique », a-t-il dit.

« Je souhaite ardemment qu'un jour on reconnaisse que je me suis battu, souvent seul, contre ce système, cette collusion et cette corruption. » — Gérald Tremblay

« J'avais beau avoir des doutes, poser des questions, être vigilant, ce n'est malheureusement qu'après les faits qu'on m'a remis des documents, des dossiers et des notes de service internes datant de 2004, 2006, 2009, a-t-il affirmé. Lors de la réception de ces informations, j'ai demandé aux fonctionnaires et aux conseillers pourquoi ils ne m'en avaient pas informé et pourquoi les personnes en position d'autorité n'avaient rien fait. Avec cette information, en rétrospective, je veux vous assurer qu'il n'y aurait jamais eu le présent projet Contrecoeur et le dossier des compteurs d'eau. »

« On a trahi ma confiance, j'en assume l'entière responsabilité. » — Gérald Tremblay

Il a réitéré qu'il avait agi chaque fois qu'il avait eu connaissance d'actes « irréguliers », de collusion et de corruption et qu'il en avait informé les autorités compétentes. Le maire démissionnaire a ajouté qu'il en fournirait les preuves « en temps et lieu », regrettant au passage de ne pas faire partie du « plan de match de la commission Charbonneau, du moins à court terme ».

Il a également souligné que les témoignages entendus à la commission démontraient que le phénomène de corruption et de collusion existait depuis au moins 1988.

Gérald Tremblay se dit victime d'une « injustice insupportable »

Renonçant au « défi de [sa] vie », M. Tremblay a présenté son départ comme l'« ultime sacrifice », un « dernier acte d'amour » dans « l'intérêt supérieur de Montréal », une ville qu'il a dit aimer avec « passion ». Applaudi à quelques reprises par les membres de son parti, il a dit avoir donné au Québec puis à sa métropole « le meilleur de [lui]-même ».

Gérald Tremblay a évoqué son père, disant qu'il avait fait fi des conseils de celui qui avait tenté de le dissuader d'aller en politique parce que c'était « sale » et « qu'on allait [le] détruire ». Le maire Tremblay a d'ailleurs avoué qu'il avait vécu des « moments très difficiles et ardus » et même « un calvaire que je ne souhaite à personne ».

« Je traverse une période d'une injustice insupportable », a-t-il dit, dénonçant l'« acharnement » dont il était victime. « Un jour, justice sera rendue » et « l'agenda caché de certaines personnes sera dévoilé« , a-t-il lancé, niant certaines allégations le concernant.

Comme il l'avait fait au début de l'été, il a notamment démenti avoir avoir été mis en garde contre certaines personnes de son entourage, en juin 2009, allusion à des accusations lancées par l'ex-directeur de l'Unité anticollusion, maintenant député provincial de Saint-Jérôme, Jacques Duchesneau.

M. Tremblay a également nié avoir été informé de la pratique d'une double comptabilité par son parti lors d'élections partielles organisées dans l'arrondissement de Saint-Laurent, en décembre 2004, comme l'a affirmé l'ex-organisateur politique d'Union Montréal Martin Dumont devant la commission Charbonneau.

Faisant le bilan de ses 11 ans à la tête de Montréal, il a vanté certaines de ses réalisations, comme le fait d'avoir géré la Ville à l'époque du complexe dossier des fusions et défusions, de laisser la ville en meilleure position économique qu'à son arrivée, d'avoir assaini ses finances publiques, et lancé le processus de modernisation des infrastructures, laissées en plan par les administrations précédentes, par exemple.

« Je me suis dédié entièrement à la réussite de Montréal, fort de mes valeurs judéo-chrétiennes d'entraide, de solidarité, d'intégrité, d'ouverture, de respect, de dignité humaine, de justice sociale et de paix », a soutenu Gérald Tremblay.

Déplorant le peu d'appuis démontrés par le gouvernement du Québec à l'endroit de la métropole, il a cependant pris la peine de remercier le ministre responsable de la région de Montréal de l'ancien gouvernement libéral, Raymond Bachand.

Il a aussi remercié ses collaborateurs.

Gérald Tremblay n'était pas que maire de Montréal. En quittant l'Hôtel de Ville, il laisse aussi ses fonctions de maire de l'arrondissement de Ville-Marie, de président de la Communauté métropolitaine de Montréal et de président du conseil d'agglomération.

Selon le journaliste de Radio-Canada Davide Gentile, personne de son entourage n'aurait forcé la main au maire Tremblay pour qu'il quitte ses fonctions.

Le gouvernement Marois, qui a multiplié les appels à la « réflexion » à l'endroit du maire Tremblay au cours des derniers jours, a indiqué qu'il n'entendait pas réagir dans l'immédiat. Le ministre responsable de la région montréalaise, Jean-François Lisée, et celui des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, le feront mardi.

À lire aussi : les réactions des partis d'opposition à l'Hôtel de Ville et à l'Assemblée nationale

Le compte rendu de Davide Gentile

Au caucus de trancher

En vertu de la loi, c'est maintenant le caucus du parti Union Montréal qui doit choisir le remplaçant de M. Tremblay jusqu'à la tenue des prochaines élections municipales, le 3 novembre 2013.

Trois membres de son parti seraient intéressés à assurer l'intérim, selon des sources de Radio-Canada : le président du comité exécutif, Michael Applebaum, ainsi que les deux vice-présidents du comité exécutif, Richard Deschamps et Alan DeSousa.

Dans l'immédiat, toutes les fonctions qu'occupait Gérald Tremblay reviennent à Jane Cowell-Poitras, la conseillère de Lachine désignée mairesse suppléante lors du conseil municipal du 24 septembre dernier.

En vertu de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, le conseil municipal a maintenant 30 jours pour élire un nouveau maire parmi ses 62 membres. En théorie, dans les 15 jours suivant le départ du maire, le conseil municipal peut aussi décider de tenir une élection à la mairie, ce qui permettrait à tous les électeurs montréalais de choisir leur nouveau maire. Ce scénario est toutefois improbable, puisque le conseil municipal est formé majoritairement de membres d'Union Montréal, le parti de Gérald Tremblay.

Le ministre des Affaires municipales n'a pas le pouvoir de devancer les élections générales à Montréal. Pour qu'un nouveau maire soit choisi par les Montréalais avant l'échéance prévue, il faudrait donc que l'Assemblée nationale modifie la loi.

Le parcours de Gérald Tremblay

Âgé de 70 ans, Gérald Tremblay a été élu à trois reprises à la tête de la plus grande ville du Québec.

Avocat et homme d'affaires, il commence sa carrière politique en 1989 comme député libéral d'Outremont, avant de devenir ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie. Réélu en 1994, il démissionne après deux ans dans l'opposition pour retourner dans le milieu des affaires.

En 2001, il se lance en politique municipale et défait Pierre Bourque, maire sortant de Montréal. Son premier mandat est marqué pas la défusion d'une quinzaine de municipalités à la suite d'un référendum.

En 2005, il est réélu sans surprise. Son mandat est toutefois entaché par des allégations de corruption et le scandale du contrat des compteurs d'eau de plus de 350 millions de dollars.

Gérald Tremblay réussit néanmoins à obtenir un troisième mandat. Sous son règne, le Quartier des spectacles et la Place des Festivals voient le jour, tout comme le système de vélos en libre-service Bixi.

Mais les allégations de corruption persistantes, dans la foulée de la commission Charbonneau, l'auront poussé à remettre sa démission, moins d'un an avant les prochaines élections municipales.

Pour me joindre :

sophie-helene.lebeuf@radio-canada.ca

Avec la collaboration de Bruno Maltais


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