Le témoignage de Lino Zambito est terminé

Written By Unknown on Kamis, 18 Oktober 2012 | 16.20

Le témoignage de l'ex-propriétaire d'Infrabec Lino Zambito devant la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction est terminé.

L'homme d'affaires a été contre-interrogé mercredi par quatre avocats, et plus particulièrement ceux représentant la Ville de Montréal et le Parti québécois, Martin Saint-Jean et Estelle Tremblay.

Jeudi, l'avocat de Quebecor Media, Me Mark Bantey, tentera de convaincre la commission de lever l'ordonnance de non-publication qui reste en vigueur pour une bonne partie du témoignage livré par Lino Zambito les 3 et 4 octobre.

Ce débat se tiendra lui-même sous ordonnance de non-publication. Il ne pourra donc être diffusé.

Au terme de ce débat, la commission convoquera un « ingénieur » à la barre des témoins, a dit le procureur Denis Gallant, qui n'en a pas dit davantage.

Le porte-parole de la commission, Richard Bourdon, a précisé par la suite que son nom ne sera divulgué que lorsqu'il sera en sécurité dans l'édifice où se tiennent les travaux de la commission.

À la défense du Parti québécois

En fin de journée, l'avocate du PQ, Estelle Tremblay, a réussi à faire ressortir que l'homme d'affaires n'a versé que 600 $ au Parti québécois lorsque celui-ci était au pouvoir, soit avant le 14 avril 2003.

Lino Zambito a admis qu'il ne faisait aucun lien entre ce don et les contrats qu'il a pu obtenir du ministère des Transports du Québec à cette époque. Ces contrats totalisaient environ 32 millions de dollars.

Pour plusieurs de ces contrats décrochés par Infrabec, Me Tremblay a demandé au témoin s'il avait eu des contacts avec des membres du PQ, des fonctionnaires du MTQ, des ingénieurs de firmes privées ou d'autres élus.

Zambito a répondu « non » à chaque fois, sauf dans le cas d'un contrat de 3,3 millions de dollars pour la réfection de ponceaux de l'autoroute 640 dans les municipalités de Lorraine, Rosemère et Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

Dans ce cas, Lino Zambito a réitéré qu'il avait eu des discussions avec André de Maisonneuve, de la firme de génie Triax. Les deux hommes avaient conclu une entente avec Christian Blanchette de la firme CJRB.

Il avait été convenu qu'Infrabec décrocherait le contrat, le donnerait à CJRB en sous-traitance, et que Triax recevrait une somme de 150 000 $. Triax avait été chargé de la surveillance de chantier, a dit Zambito, qui n'a pu dire s'ils étaient aussi responsables de la conception des plans.

Relancé à ce sujet lors d'un bref contre-interrogatoire de l'avocat du procureur général du Québec, Me Benoît Boucher, Lino Zambito a précisé qu'après avoir effectué les paiements convenus, Infrabec avait réalisé un profit d'environ 150 000 $.

Pas de contre-interrogatoire du PLQ

À la surprise générale, l'avocat du PLQ, Michel Décary, a renoncé à son droit de contre-interroger le témoin. La juge avait pourtant fait volte-face en début d'après-midi, en l'autorisant à interroger l'homme d'affaires sur les portions de son témoignage livré sous ordonnance de non-publication qui ont été rendues publiques.

Plus tôt dans la journée, Me Décary avait offert de faire entendre Violette Trépanier, une responsable du financement du PLQ qui a été mise en cause par Lino Zambito.

Lucie Joncas, du Conseil provincial des métiers de la construction, avait brièvement interrogé le témoin au sujet du Consenza, le quartier général du clan mafieux Rizzuto à Montréal.

Un enquêteur de la commission a révélé plus tôt cet automne que les véhicules de 74 entrepreneurs en construction avaient été aperçus devant le Consenza lors de l'opération Colisée.

Me Joncas a fait ressortir que le petit centre commercial qui abrite le Consenza contient beaucoup d'autres commerces, une opération visant vraisemblablement à défendre les membres du syndicat qu'elle représente.

L'avocat de Montréal attaque la crédibilité de Zambito

En début de journée, l'avocat de la Ville de Montréal a complété le contre-interrogatoire qu'il avait entrepris la veille. Il a remis en doute la validité de nombreuses informations fournies par M. Zambito au cours de son témoignage-fleuve.

Martin Saint-Jean est notamment revenu sur le contrat qui aurait permis à l'ex-directeur général de la Ville Robert Abdallah d'empocher 300 000 $. Il a relevé qu'infrabec avait poursuivi la Ville pour 198 000 $ en factures impayées dans ce dossier.

Lino Zambito a concédé que Robert Abdallah avait quitté ses fonctions à ce moment-là, et que c'était lui qui devait s'assurer que la facture allait être payée. Après son départ, le dossier a « bloqué » à la Ville.

Me Saint-Jean alors relevé que « quelqu'un faisait donc son travail à la Ville », un argument auquel Lino Zambito s'est rendu.

Abdallah parleraRobert Abdallah tiendra une conférence de presse jeudi pour « réfuter point par point les ouï-dire rapportés par monsieur Lino Zambito le 2 octobre 2012 », a-t-il fait valoir par voix de communiqué.

Me Saint-Jean a aussi avancé que Lino Zambito avait réalisé sept contrats avec l'ingénieur Luc Leclerc de la Ville de Montréal. Le témoin avait plutôt estimé avoir fait 15 ou 20 contrats avec M. Leclerc, auquel il dit avoir versé 25 % des faux extras qu'Infrabec réclamait. M. Zambito n'a pas nié les chiffres de l'avocat de la Ville.

L'ex-dirigeant d'Infrabec a aussi dit que Luc Leclerc et l'ingénieur Gilles Surprenant, surnommé « Monsieur TPS », seraient allés deux ou trois fois à l'hôtel Marival que son père possédait au Mexique. Il a avancé qu'un autre employé de la Ville, Yves Themens, y était « possiblement » allé aussi.

Lino Zambito a indiqué qu'il s'organisait des réservations à l'hôtel dans ces cas-là, et qu'il était possible que les billets d'avion aient été réservés via une agence de voyages qui appartenait à son oncle Jean Rizzuto.

Me Saint-Jean a aussi présenté un document selon lequel la politique de la Ville de Montréal interdisant la publication de la liste des soumissionnaires pour un contrat avait été adoptée à l'automne 2009, plutôt qu'en 2005 ou en 2006, comme l'avait affirmé Lino Zambito.

Le témoin, qui a raconté avoir pu continuer d'obtenir cette liste grâce à la complicité de M. Themens, malgré la directive de la Ville, ne s'est pas démonté. Il a dit que la directive présentée par Me Saint-Jean s'était appliquée plus tôt dans d'autres départements de la Ville, dont celui responsable des conduites d'eau.

M. Zambito a réitéré qu'il avait invité M. Themens à un tournoi de golf d'Infrabec, mais a affirmé qu'il ne lui a jamais remis d'argent. Le témoin a aussi dit qu'il avait voulu soudoyer un autre ingénieur de la Ville, Vincent Thibault, mais qu'il n'avait pu concrétiser quoi que ce soit avec lui.

Laval en réflexionLa Ville de Laval songe à participer à la commission Charbonneau. Johanne Bournival, porte-parole du maire Gilles Vaillancourt, explique que la Ville en est à peser les avantages et promet une décision imminente.

Retour sur le contre-interrogatoire de mardi

Mardi, Me St-Jean avait fait ressortir que bon nombre des déclarations-chocs de Lino Zambito reposaient sur des ouï-dire. À plusieurs reprises, l'ex-propriétaire d'Infrabec n'a pu donner les informations que l'avocat de la Ville de Montréal cherchait à obtenir.

M. Zambito, qui avait dit remettre à Union Montréal 3 % de la valeur des contrats obtenus a la Ville entre 2005 et 2009, a notamment dû admettre qu'il n'avait jamais lui-même assisté à un tel échange.

L'homme d'affaires se contentait de remettre l'argent qu'on lui réclamait à Nicolo Milioto, qui dirigeait à l'époque Mivela Construction et qui a été identifié par un enquêteur de la commission comme un intermédiaire entre les entrepreneurs et le clan mafieux Rizzuto.

Me Saint-Jean s'est étonné que l'ex-dirigeant d'Infrabec ne puisse se souvenir de ce détail, qui entamait sa marge de profit de 3 %, alors qu'il se souvient d'autres détails moins importants de certains dossiers. L'homme d'affaires n'a pas bronché.

Lino Zambito a également dû admettre qu'il n'avait jamais été témoin d'une remise d'argent à l'ancien directeur général de la Ville, Robert Abdallah, dans la foulée d'un contrat exécuté dans l'est de la Ville.

L'ex-entrepreneur dit avoir convenu d'un stratagème qui aurait permis à M. Abdallah d'empocher 300 000 $, mais l'argent aurait été remis à ce dernier par la firme Tremca, avec laquelle Zambito aurait été forcé de faire affaire à la demande de Michel Lalonde, du groupe Séguin.

L'avocat de la Ville a aussi demandé à M. Zambito l'identité de celui qui l'a informé que Frank Zampino avait donné une commande pour que Simard-Beaudry, une entreprise liée à Tony Accurso, obtienne un contrat dans l'est de Montréal en 2005.

Après avoir longtemps maintenu qu'il ne savait pas qui avait transmis cette information aux membres du cartel, M. Zambito a dit croire sous les questions répétées de Me Saint-Jean qu'elle provenait de Michel Lalonde, du groupe Séguin.

L'homme d'affaires n'a pu dire non plus qui l'avait informé qu'il fallait payer une ristourne de 1 % à l'ingénieur Gilles Surprenant de la Ville de Montréal pour les contrats qu'organisait le cartel. Il tenait l'information d'un « membre du groupe », a-t-il dit.

Lino Zambito n'a pas été en mesure d'être plus précis non plus lorsqu'on lui a demandé d'où lui venait l'information selon laquelle un cartel était également actif dans le domaine des trottoirs à Montréal. « C'était à ma connaissance », a-t-il laissé tomber.

Lussier pas remplacé dans l'immédiat

Le porte-parole de la commission Charbonneau, Richard Bourdon, confirme que Sylvain Lussier ne sera pas remplacé dans l'immédiat.

Me Lussier a démissionné mardi de ses fonctions de procureur en chef de la commission, invoquant des allégations de conflit d'intérêts formulées à son endroit plus tôt cette année. C'est le procureur en chef adjoint, Me Claude Chartrand, qui assumera l'intérim.

Dans une lettre rendue publique, il écrit que « certains doutes ont été soulevés à mon sujet quant à de possibles apparences de conflits d'intérêts dus à d'anciens dossiers n'ayant aucun rapport avec le mandat de la Commission ».

« Après mûre réflexion, même si ces doutes n'ont aucun fondement, factuel ou juridique, il m'apparaît que l'intérêt public sera mieux servi si je me retire comme procureur en chef de la commission, de façon à éviter toute possibilité que ma participation puisse mettre en doute de quelque façon que ce soit l'intégrité des travaux de celle-ci », expliquer l'ex-procureur en chef.

De Paris, mercredi, la première ministre Pauline Marois a commenté le départ du procureur en chef en ces termes : « Je crois que c'est rassurant, car il évite ainsi de se retrouver en conflit d'intérêts et d'entacher la crédibilité de la commission ».


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